Chiguer art contemporain est ravi de présenter Le Reliquaire, une exposition solo de Rafael Sottolichio. Rassemblant vingt œuvres issues de sa nouvelle série Sic Transit, cette exposition dévoile un corpus inédit de peintures à l’huile, inspirées de photographies capturées par l’artiste au fil des vingt-cinq dernières années. Puisant dans ses archives personnelles, Rafael dévoile des fragments d’intimité : souvenirs de voyages, paysages, portraits et scènes d’atelier. À l’image d’un album de photographies privé, l’ensemble évoque, avec une certaine mélancolie, le passage du temps et le caractère éphémère des choses.
Les titres Le reliquaire et Sic transit, abréviation de la locution latine sic transit gloria mundi (« Ainsi passe la gloire du monde ») sont tous deux empreints d’une résonance sacrée, cette dernière expression étant autrefois prononcée lors des cérémonies d’intronisation des papes pour rappeler à l’humilité et souligner la vanité des honneurs terrestres. Associés respectivement à la mémoire et à la fugacité de l’existence, ils soulignent la dimension spirituelle de notre relation au temps, au monde et à l’art.
« Pratiquant la photographie depuis mon plus jeune âge, une passion que m’a transmis mon père, un architecte qui se fascinait pour l’image et l’archive, j’ai été bouleversé, à 20 ans, par la lecture de On Photography de Susan Sontag (1977), qui fut pour moi une véritable révélation. Ce texte a marqué un tournant, me permettant enfin de comprendre et de formaliser mon rapport aux images tout en déclenchant une réflexion auto-critique sur le photographique, qui continue de m’animer à ce jour.
Suite à une relecture récente, force est de constater que les idées de Sontag demeurent toujours aussi fortes, mais le monde a changé. Ce qui m’émeut peut-être le plus aujourd’hui dans son texte, c’est l’esprit profondément américain qui s’en dégage, cette manière d’envisager le monde dans une modernité totale, sans attache au passé. Il y est aussi question de l’archiviste, du collectionneur d’images apparu avec l’avènement de l’ère de la consommation, qui se fascine tant par l’extrême pauvreté que par le luxe ostentatoire pour échapper à sa condition « moyenne ». Ce photographe-chasseur, toujours en retrait, en surplomb, finit par ne plus avoir de prise sur le réel, si ce n’est à travers l’archive ».
-Rafael Sottolichio