Chiguer art contemporain vous invite à découvrir l’exposition La tablée des Honorables de Martin Bureau dans laquelle l’artiste fait converger deux séries de tableaux, Éthique détonation, Le fabuleux Gourmet Club et le tableau monumental Le carrousel de l’apocalypse. Ces œuvres ont pour dénominateur commun le sujet des tables ostentatoires : tables de pouvoir et tables de banquet.
Martin poursuit dans ce nouveau corpus l’exploration de l’aquarelle avec une imagerie actuelle déployée en grand format qui, tout en maintenant une approche figurative détaillée, laisse émerger des accidents dans l’image. Des zones vaporeuses et floues côtoient la minutie et l’exécution réaliste des formes. L’artiste valorise la fluidité de l’aquarelle, s’approprie davantage son potentiel évocateur et fait éclater la matière de la peinture, à l’instar des débordements guerriers et de l’ostentation du pouvoir.
L’œuvre Le carrousel de l’apocalypse, une aquarelle de 7 pieds de haut par 16 pieds de large, s’impose tant par son format que par le fait qu’elle constitue une synthèse des thématiques développées par l’artiste au cours des dernières années. Si les quatre Cavaliers de l’Apocalypse que sont la mort, la famine, la guerre et la conquête, tels que définis dans le Nouveau Testament sont clairs, le tableau interroge l’hypothèse du 5e cavalier en cette ère de l’anthropocène, dont les bouleversements technologiques, environnementaux et géopolitiques laissent présager le scénario le plus catastrophiste qui soit.
« L’idée curieuse d’utiliser la table comme sujet de tableaux m’est apparue alors que la Russie envahissait l’Ukraine. Rapidement, nous constations avec ébahissement le saisissement des grandes structures diplomatiques que sont l’OTAN et l’ONU. Que ce soit à l’occasion de grandes réunions internationales autour de tables circulaires, de réceptions diplomatiques ou d’accueil de dirigeants étrangers, ce qui me fascina et me fascine toujours, c’est le grand théâtre politique qui tente de nous laisser croire qu’une solution est imminente… sans qu’elle ne survienne jamais, tandis que le complexe militaro-industriel mondial se délecte. » Martin Bureau