Façades est le fruit d’une résidence de recherche menée en France en 2023 au cours de laquelle Alexanne Dunn parcourt des territoires façonnés par l’industrialisation minière du Nord-Pas-de-Calais. Elle y découvre des lieux à la fois totalement inconnus et étrangement familiers, en résonance avec les paysages nostalgiques de sa ville natale, Thetford Mines. Ce périple culmine avec une résidence de création à la Napoule Art Foundation, située sur la côte d’Azur, à proximité de Cannes.
De ces explorations naît une série de photographies d’architectures industrielles, recadrées, agrandies, puis transposées en peinture. Chaque œuvre se présente comme un fragment autonome, détaché de son contexte d’origine. Les processus d’agrandissement numérique et de recadrage transforment les images en surfaces ambiguës, frôlant parfois l’abstraction. Bruit de couleur, flou photographique et aberrations chromatiques, des caractéristiques propres à la photographie, deviennent des éléments fondamentaux de ses toiles. D’une œuvre à l’autre, un jeu d’échelle s’opère dans l’espace d’exposition. Chez Alexanne Dunn, il ne s’agit pas tant de documenter les lieux que de faire émerger chez le spectateur une impression, une construction sensible, à la fois fragmentaire et formelle d’un endroit, en mobilisant la mémoire, en l’invitant à combler le vide.
Le titre Façades renvoie d’abord à l’architecture, mais évoque également le médium de la peinture. Ce terme désigne ce qui se donne à voir, ce qui s’impose comme une réalité, parfois trompeuse, dissimulant une structure plus complexe. À l’instar d’une façade architecturale, la peinture propose une représentation partielle, transformée ou transfigurée de la réalité et suggère des niveaux de lecture multiples. L’exposition se construit ainsi autour d’un rapport d’analogie entre la surface architecturale, picturale et sociale.












