- 

    QUÉ

    Se réclamant du néo-surréalisme, Jocelyn Robert compose des mondes énigmatiques et futuristes à partir d’images trouvées ou générées artificiellement, qu’il superpose, fusionne, transforme et assemble. Ses créations, proches du collage numérique, relèvent d’un processus inspiré de l’écriture automatique des surréalistes : une forme d’errance numérique guidée par l’intuition.

    Sans dessein préétabli, il glane au gré de ses dérives des fragments visuels qu’il agence pour faire émerger des visions étranges et oniriques, comme surgies de l’inconscient. Son imagerie insolite foisonne de références circassiennes, d’animaux hybrides et anthropomorphiques, de cyborgs, de crashs d’avions et de sous-marins – autant de motifs qui, mis en tension, brouillent les repères et déjouent les attentes.

    Dans ses œuvres, Jocelyn Robert multiplie les clins d’œil aux peintres surréalistes, prolongeant cet héritage dans une esthétique résolument contemporaine, où la technologie devient vectrice de poésie. Par une démarche qui conjugue rigueur et intuition, il cherche, à l’instar de ses prédécesseurs, à libérer les forces de l’inconscient et à faire surgir des récits latents, à la fois familiers et dissonants.

    En savoir plus

    Artiste interdisciplinaire et chercheur, il intègre depuis plus de trente ans la technologie et l’informatique à sa pratique. Intelligence artificielle, vectorisation d’images et logiciels de traitement graphique sont autant d’outils qui nourrissent son imaginaire, en repoussent les frontières et enrichissent son langage plastique. Le numérique devient un véritable laboratoire, un terrain d’exploration inépuisable, le prolongement de son imaginaire.

    Dans la série De la chambre bleue, cette approche atteint une forme de tendresse narrative. Les œuvres s’appréhendent comme un catalogue de souvenirs au sujet d’histoires qui n’ont pas encore eu lieu.

    « Elles évoquent ces images que l’on croit deviner dans les yeux d’un être aimé tournés vers le ciel du matin, une cuisine tranquille où se retrouvent les exceptions solitaires, une oasis attendue, celle qu’éclaire la lumière au bout du tunnel, le bestiaire qui peuplait le plafond de la chambre bleue quand mon lit se transformait en diligence. Des dates ou des logements, l’odeur transversale du papier mouillé. Le monde tel qu’il est au réveil, avant que le café et les journaux n’ait fait leur office.

    J’essaie de reporter sur l’image le monde tel que je le vois, avec les clowns, les cirques, les animaux hybrides qui se cachent derrière les rideaux et les autres qui se montrent à la table de cuisine, les tortues et les sous-marins, les écrans de télévision et les nuages, les insomnies, les avions qui sombrent et quelques bouts de tapisserie de la chambre bleue. » – Jocelyn Robert

    Œuvres exposées