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    Chiguer art contemporain vous invite à découvrir l’exposition Abstractions impertinentes de Laurent Craste dans notre espace de Québec. Cette série est le fruit de nouvelles explorations expérimentales de l’artiste, tant sur le plan visuel que technique. S’inspirant de l’art moderne et de l’abstraction géométrique, Craste repousse les limites de son médium en soumettant la porcelaine à des interventions inédites.

    « Le vase s’efface dans la production actuelle, mais l’objet reste souvent agressé. Une forme géométrique subit les sévices à sa place : c’est le modernisme qui fait l’objet de la critique, comme dans Abstraction impertinente I ou Le sacrifice II. Dans ce corpus, la colonne, en tant que représentante du décoratif, prend progressivement la place du vase. Le désordre règne dans les ordonnancements typiques du décoratif, la colonne ne supportant pas un buste, mais un objet en déréliction.

    […]

    Dans Abstraction sur abstraction II, la pyramide et le socle sont des volumes parfaits, qui mettent en contraste l’objet rouge qui y est déposé, qu’on pourra interpréter comme une langue, un ver (ou pire), d’apparence viscérale et quasi visqueuse. Se rencontrent abruptement le pur et l’impur, le géométrique et l’organique, la non-couleur au service de la couleur (le noir et blanc faisant ressortir le rouge). On peut aussi inférer des conclusions plus générales : le métier d’art comme discipline agressée, dans une opposition dialectique avec le design – l’un et l’autre ne peuvent être séparés, ils renvoient l’un à l’autre, ce qui fausse les catégories et trompe le regard, et nie ainsi le système hiérarchique entre métier d’art, design et œuvre d’art. Les notions de beauté et de déchet sont relativisées par la mise en contexte des arts décoratifs. Le métier d’art en tant que vecteur de beauté se trouve rejeté en tant que tel et tiré vers une esthétique de la déformation ironique. Les prochaines œuvres de Craste indiqueront la direction de ces nouvelles prises de risque. »

    – Pascale Beaudet, Ph. D.

    En savoir plus

    D’origine française, Laurent Craste vit et travaille à Montréal depuis plus de 27 ans. Son travail fait partie des collections du Musée national des beaux-arts du Québec, du Musée des beaux-arts de Montréal, du Musée La Piscine – Musée d’art et d’industrie André-Diligent en France, de l’Everson Museum of Art aux États-Unis, du Musée des maîtres et artisans du Québec, de l’Art Gallery of Burlington, du Musée Bertrand, ainsi que de plusieurs autres institutions et collections privées au Canada, aux États-Unis et en Europe.

    Œuvres exposées